De la calligraphie au lettering : l’art de l’écriture

Publié le : 19 janvier 2015

Le lettering a sans aucun doute gagné ses lettres de noblesse (mouhaha) et par la même réussi à en lasser certains (notamment avec la déferlante de vrais et faux tableaux noirs, très beaux certes, mais vous savez bien, trop de craie… )

Dans la longue histoire de l’écriture (depuis 3600 av. J.-C.), le lettering n’a pourtant pas vocation à être une simple mode, mais plutôt un nouveau courant artistique en même temps qu’un bol d’air frais dans un monde digital où l’on aspire parfois à revenir à nos bons vieux outils

Au commencement : calligraphie pour tous

Aucune civilisation de l’écrit n’est restée insensible à l’art de l’écriture et de nombreuses calligraphies (latine, chinoise, arabe, japonaise…) bénéficient aujourd’hui d’une aura prestigieuse, nous inspirant immédiatement leur jeu de droites et de courbes, de pleins et de déliés réalisés d’un pinceau appliqué…

Sous l’Ancien régime, les rois et les empereurs, par la plume de leurs maîtres-écrivains utilisaient cet art comme une opportunité de se la raconter en démontrant la superbe de leur royaume : « Désolée mon cher confrère, mais mon maître-écrivain est bien plus doué que le vôtre qui a bavé sur son papier bible, je vais devoir envahir votre pays de souillons ! ».

Côté oriental, les Bouddhistes ne la pratiquent pas pour crâner ou pour faire beau, mais au contraire comme la voie pour se détacher de la notion du beau. Dans tous les cas, la calligraphie, c’est de l’art, un art encore enseigné aujourd’hui dont tout le matériel est disponible chez votre marchand de journaux dans votre boutique préférée.

Dans l’ADN du lettering…

Plusieurs graphistes se sont déjà penchés sur la question : comment distinguer la calligraphie, de la typographie, du lettering ?

Avec la typographie, on voyage dans le temps jusqu’aux débuts de l’imprimerie, quand il fallaitassembler les lettres pour former des mots pour former des phrases pour ensuite les imprimer, un métier à découvrir notamment dans « Paul apprenti typographe » de Michel Rabagliati. Aujourd’hui, la typographie, c’est plutôt “l’art et la manière de se servir des caractères” comme le résume Émilie, de Nem Graphisme.

Et le lettering ? Issu du graffiti et de la rue, c’est “l’art de dessiner les lettres”. Dans son “lexique du papier”, la papeterie Mille et Une Feuilles le définit également comme “l’art du lettrage créatif pour faire les titres à main levée”. Sur cette question du papier, le débat reste ouvert : pour certains professionnels, le papier fait partie de l’ADN du lettering tandis que pour d’autres l’utilisation d’un logiciel paraît tout aussi naturelle, un avis sans doute dicté par le profil de base de l’artiste, ses compétences et outils de prédilection.

Enfin, pour ceux qui se sentiraient bien petits face au pinceau d’un Glen Weisegerber, osez quand même vous “mettre au lettering” si ça vous chante. Au pire, pratiquez-le comme un exercice méditatif ! À ce propos, après les ouvrages de zen tangle pour se relaxer en dessinant, c’est sans doute le bon moment de lancer des cahiers d’écriture d’un nouveau genre…

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