Bretagne : le marketing territorial au beurre salé
Publié le : 18 septembre 2015
La Bretagne est une région active en matière de communication et de marketing territorial notamment via sa marque d’attractivité Bretagne ou son récent « . bzh ». En mai 2015, 4000 collectivités entreprises et particuliers bretons avaient déjà adopté cette extension « made in Breizh ». Parmi eux, la Région Bretagne et les adresses mail de ses 83 conseillers et 3900 agents de la collectivité.
Même si l’objectif varie peu, le marketing montre des visages très différents selon qu’on l’utilise pour vendre des sabots en bois, des biscuits au Caramel au beurre salé… ou la Bretagne elle-même. Aux touristes, bien sûr — et ça se passe plutôt bien malgré la pluie — mais aussi aux entreprises qu’on souhaite voir prospérer sur le territoire et s’exporter ensuite depuis l’Ouest tout en y conservant leur siège social et les emplois qui y sont associés.
La Bretagne, une région et une marque attractives ?
L’attractivité, c’est aussi séduire de nouveaux entrepreneurs qui seront confiants dans l’idée que la région saura leur prodiguer les bons soins nécessaires à leur développement. À titre d’exemple le Biopôle rennais accueille des startups spécialisées dans les biotechnologies. Si les experts de certains domaines professionnels sont gagnés par l’envie d’être mutés en Bretagne ou d’y créer leur entreprise, il y a fort à parier qu’ils viennent avec leurs concubins ou concubines ou qu’ils trouvent leur bonheur sur place. Avec, à la clé, une population en augmentation et la Bretagne comme maître du monde. Grâce au marketing territorial, oui, oui.
Créée en 2011 par l’agence MMAP, la marque Bretagne compte aujourd’hui plusieurs centaines de partenaires. Pilotée par BDI, elle a ouvert les bras aux entités privées comme aux institutions et aux associations, et ce dans les domaines économiques, touristiques, culturels, sportifs…
De ce point de vue, on peut dire que la Bretagne a été « épargnée » par le nouveau découpage des régions. Si — historiquement parlant — inclure la Loire Atlantique semblait naturel et légitime aux yeux de beaucoup, le maintien d’une Bretagne à quatre départements permet de poursuivre toutes les actions déjà engagées. Ce qui n’est pas forcément le cas des autres régions françaises.
La glaz économie
On vous le disait dans un précédent article, la difficulté du marketing territorial passe notamment par le fait de devoir retranscrire les différentes facettes et couleurs d’un territoire. La Bretagne s’en est arrangée en créant la glaz économie. Pourquoi « glaz » ? Et bien parce que ce mot breton désigne un bleu changeant, capable de s’adapter à toutes les teintes du littoral breton, une palette de couleurs qui s’étend du bleu au vert en passant par le gris. Sont donc inclus dans la gaz économie :
- agriculture, écologie, énergies vertes, ressources naturelles (le vert)
- cybersécurité, numérique, silver économie, matière grise (le gris)
- énergies marines (le bleu)
En fonction de ces différents pôles, différentes filières d’excellence et relais de croissance ont été identifiés et la démarche globale s’appuie sur trois piliers : renouvellement de l’économie productive, création de valeur par la transition énergétique et écologique et… « mobilisation de toutes les énergies des Bretons ». Rien que ça. Inaugurée officiellement en avril 2015, cette glaz économie est un plan de route pour la Bretagne jusqu’en 2020.
Espérons qu’elle remplira ses promesses ! Si ce n’est pas le cas, nous encourageons la Bretagne à trouver sa poule aux œufs d’or comme l’a fait New York avec le logo « I love NY » déposé en 1994. Reconnue par à peu près la terre entière et créée par Milton Glaser en 1975, la marque rapporte aujourd’hui plusieurs millions d’euros à la mairie de New York. ET pas un euro à son créateur qui n’y croyait pas vraiment et l’imaginait disparaître rapidement de la carte de la Grosse Pomme.
En 2011, on estimait les bénéfices à plus de 30 millions de dollars par an dont une part significative allait directement dans les poches de l’ESD (Newy-York State Empire State Développement).
Il y avait
de l'idée ?